12 septembre 2013

Stortingsvalg 2013 - Élections de Norvège

Hei, så hyggelig å "se" dere!
(Traduit - très - approxivement, ça donne : Bonjour, c'trop un bonheur de vous "voir", ouaich !)

Vous vous demandez de quoi je vais parler aujourd'hui ? Je pensais pourtant que le titre et la photo d'illustration étaient suffisamment évocateurs ?! ;-)
Bon, voila, je vais parler d'un sujet plutôt chiant des élections parlementaires de Norvège, qui ont eu lieu lundi dernier, le 9 septembre, et pour lesquelles le suspense persiste encore, deux jours après l'annonce des résultats. Pourquoi ? Pour essayer de comprendre cela, quelques explications s'imposent !
La Norvège est dotée, comme le reste des pays formant la Scandinavie (la Suède, la Norvège et le Danemark), et à l'image de la Grande-Bretagne, une monarchie parlementaire.
Harald V
Le roi Harald V de Norvège
Autrement dit, elle a un roi héréditaire comme chef d'Etat, Harald V de Norvège étant l'actuel roi régnant. De nos jours cependant, il ne dispose que de pouvoirs essentiellement limité à la représentation. En effet, car le véritable corps executif d'une monarchie parlementaire est le premier ministre, élu par les députés du parlement, nommé Stortinget en Norvège, où il n'est constitué que d'une seule chambre, composée de 169 membres élus tous les 4 ans lors de votes à un tour à la proportionnelle - chaque parti obtient le nombres de sièges au Stortinget, correspondant  à la part des votes obtenus.
À titre de comparaison, en France, le Parlement est composé de deux chambres parlementaires formant le corps executif : le Sénat et l'Assemblée Nationale, ce dernier étant composé de 577 députés élus tous les 5 ans, lors de votes en deux tours.
Le Stortinget (Oslo)
  
Le bilan est donc que là où 4 votes (en deux fois deux tours) sont nécessaires pour former un gouvernement et une Assemblée, un seul l'est, entre autre en Norvège. De plus, les élus locaux ne bénéficient ici pas même de loin des mêmes traitements de faveur exubérants que nos chers élus francais. Donc, on peut bien parler de grosses économies dont la France devrait s'inspirer... Mais passons !
Les élections donc, ont eu lieu avant-hier (Ainsi que le jour d'avant, un dimanche. Les Norvégiens qui le souhaitaient avaient aussi la possibilité de voter à l'avance ("forhånstemme") durant les deux semaines précédent le vote. Plus de temps qu'il n'en faut pour voter, en Scandinavie. Pourtant, le taux d'abstention (environ 22,5 %) reste relativement élevé en rapport avec le temps qui leur est donné pour voter, et le taux d'abstention auprès des jeunes (près de 50%), souligne le grand manque d'intérêt pour la politique parmi les jeunes norvégiens. En général, le point de vue des Norvégien est que quoi qu'il advienne, le pétrole et le gaz continuerons à maintenir une économie florissante dans le pays. 
Le gouvernement rouge-vert (Rødgrønne regjeringen)
Pour ces élection, peut importait qui l'emportait, pourvu  que de nouvelles têtes arrivaient au pouvoir. Ce fut dont au détriment de l'alliance Rødgrønne (rouge-verte), constituée du parti Socialiste de Gauche (Sosialistiske venstrepartiet, SV), du parti Centriste (Senterpartiet) et surtout du parti travailliste (Arbeiderparti), le parti de loin majoritaire.
La formation d'une alliance gouvernementale est à vrai dire le véritable enjeux politique en Norvège, comme dans tant d'autres etats bi-partistes, et c'est cela qui rend la politique locale si différente de celle de la France. En effet, une majorité absolue (plus de 50%) des sièges du Storting est obligatoire pour pouvoir former un gouvernement. Aucun parti n'obtenant habituellement cette majorité tout seul, une alliance de plusieurs partis coopérants est donc nécessaire.

Source : INFACT/VG
 Et cela explique pourquoi , à l'heure où je vous parle, les résultats des elections de lundi donnent le parti sortant, Arbeiderpartiet ("Ap"), grand perdant des élections. 
Or, bien que sa majorité aie un peu fondu depuis les élections précédentes (En 2013, il obtient seulement 55 sièges sur 169, neuf de moins qu'en 2009), c'est bien toujours le plus grand parti.
La différence ? Les alliés de "Ap", eu, ont reçu bien moins de votes, et ses principaux opposants, le parti de Droite libérale Høyre (H), a reçu un soutien bien plus large qu'en 2009, qui avait vu le parti nationaliste d'extrême droite Fremskrittspartiet ("Parti du Progrès", FrP) raffler tous ses vote, jusqu'à devenir le deuxième parti du pays avec 41 sièges.
Høyre (La Droite) d'Erna Solberg n'avait pas fait mieux que 30 sièges, alors que cette fois-ci, ils en obtiennent 48, tandis que Fremskrittspartiet (FrP) reste relativement fort avec 29 sièges...
...Tout cela parait devenir complexe ? En fait, c'est très simple lorsqu'on sait que tous les partis principaux se regroupent au final en 2 blocs Rouges/Bleus. Un vote donné à Arbeiderpartiet est quasiment similaire à un vote donné à ses partis alliés (SV et Senterpartiet). De même pour les partis de Droite. Ce qui signifie que "la Droite", ayant recu le plus de votes (Près de 60% au total), fait gagner son parti principal, Høyre.

Seulement, le vrai suspence ici repose sur une chose : Maintenant que Høyre est déclaré comme le grand vinneren de ces élections, ils ont maintenant quelques jours pour s'entretenir avec les leaders d'autres partis pour former une alliance majoritaires. Si ils échouent, c'est alors le tour de l'Arbeiderpartiet de Jens Stoltenberg (voir mon article à son sujet !) de tenter sa chance (!!)
Le problème, c'est que pour arriver à cette majorité, ils ont besoin du parti extremiste FrP... De fortes concessions devraient alors être faites, envers ce parti équivalent au Front National en France, à la différence qu'il dispose ici d'une très grande légitimité. Brrr...
 Bon... Je vous laisse à présent aller prendre une aspirine, et revient très vite avec le résultat de ces parlementations en cours et qui devraient porter sur les questions principales de la Norvège : l'extraction ou non du pétrole dans le Lofoten,  l'immigration, la privatisation de nombreux secteurs, et la question de l'utilisation ou nom du Fond Pétrolier (-> Oljefondet <-) national, qui s'élève aujourd'hui à la somme délirante de plus de 4,5 billions de couronnes (600 milliards d'euros, bien plus qu'il n'en faudrait pour sauver 10 fois la Grèce, ou bien payer toutes les dettes des Etats-Unis envers la Chine).
                   credits: Statoil.no
Mille merci de m'avoir lu et à très vite !
/Nicolas 

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